Jamais tu n’as été plus tendre et suave
Rarement mes lèvres nourries avec aussi maigre chère
Ont fait si bonne pitance des matières dont elles se gavent
D’un coup de bouche ou toutes les caresses sont sucrées
D’un menu pressement où des arômes brûlants se libèrent
C’est le goût du régal et de la tendresse en gorgées
Emprisonné dans la mémoire de ma chair.
Jamais tu n’as été plus prodigieux
Entouré d’autant de culte et de mystère
C’est avec ma peau que tu croisas le fer
Elle portera au sépulcre tes stigmates merveilleux
En renfilant dague, épée et glaive fiévreux
Tu es, marqué dans la soif et l’imaginaire
Prisonnier à jamais de ma chair.
Ce baiser, ce rendez-vous galant
Ou les regards s’enlacent et les charmes se déploient
C’est comme la peine qui courtise la joie
Une aventure fortuite que ce pétulant
Mais les aimants qui savent battre tambour
En font, chaque fois, un baiser semblable à une rencontre d’amour.