J’ai dans ma poche un sourire enfantin
Des billes radieuses, des cailloux chagrins
Et dans les vôtres,
Des maelstroms grigous, des papiers noircis
Des épîtres fades et des idées moisies
Ou gisent vos ivresses juvéniles
Vos pulsions candides et vos monstres hostiles
J’ai conservé sous mon lit, une horreur ou deux
Qui m’agrippe le cœur quand je ferme les yeux.
Mais au réveil, entre le souvenir et l’oubli
J’ai dans mon baluchon les mêmes manuscrits
Je n’ai plus dans la poitrine, que des battements convenus
Qui me font horreur, quand je les vois nus.
Nous qui survolons la vie d’un regard absent
Qu’entendons-nous de nos échos lointains?
Que des murmures et des bourdonnements
Sur nos joues, que des simulacres de vents.
Affamons ces neurones boulimiques
Qui piaillent aux becquées bachiques
Inondons nos cimetières et brûlons nos maisons
Nous qui perdons l’art de la reconstruction.